Je termine ce cycle consacré aux romans victoriens par Possession.
Résumé
Entre universitaires, la lutte est âpre autour de Randolph Henry Ash, grand poète victorien. Tous les coups sont permis, y compris dérober des manuscrits ou détourner telle information. Alors que ces querelles de spécialistes battent leur plein, Roland Michell, jeune chercheur, découvre une lettre du maître adressée à une inconnue. Le jeu de piste est ouvert : sur les traces du grand homme, le Dr. Michell visite les manoirs du Lincolnshire, croise les daim du parc de Richmond, relit les légendes de la fée Mélusine et de la ville d’Is, non sans avoir convoqué préraphaélites et spirites pour interrogatoire.
Mon avis
Ce roman néo victorien un peu austère est impressionnant par l’érudition qu’il déploie. Le lecteur est embarqué sur les traces d’un poète célèbre (totalement imaginaire) Randolph Henry Ash et l’amour qui l’a lié à une jeune poétesse. Avec une érudition incroyable, A.S.Byatt nous fait partager l’oeuvre de cet artiste imaginaire ainsi que ses sources d’inspiration des légendes celtiques aux romantiques en passant par les préraphaélites.
Nous découvrons la guerre terrible et fratricide que se livre le milieu universitaire pour détenir l’exclusivité sur un manuscrit, et la compétition entre l’Amérique richement dotée et la Grande-Bretagne aux ressources limitées.
L’intrigue est savamment construite, haletante à certains moments, et révèle son lot de surprises et de rebondissements.
Je ne me suis pas en revanche attachée aux personnages. Le héros Roland Michell est trop terne, et sa complice trop froide. Les autres personnages, essentiellement des universitaires, sont froids, souvent frustrés ou aigris.
Mais possession reste une belle découverte.
Edition le livre de poche
Cléo Ballatore écrivaine 