Les enfants de la nuit de Eva Ionesco

Résumé : Après Innocence, le roman de l’enfance, voici celui de l’adolescence et de toutes les premières fois. De manière rêvée, parfois crue, Eva Ionesco retrace une existence violente dans le monde de la nuit, à la fin des années 1970. L’enfant trop en avance erre seule et sans but, jusqu’au collège et à la découverte de l’amitié avec Christian Louboutin. Et puis viendront Vincent Darré, la belle Edwige, Alain Pacadis et enfin, au bout de la nuit et des rencontres parfois limite, frôlant le danger et la mort,
Mon avis : J’ai aimé me plonger dans le monde la fin des années 1970 que l’autrice fait revivre sous sa plume. Le Palace, la Main bleue, et de nombreux clubs ouvrent leur porte sur cette clientèle bigarrée, très mixée socialement, qui se côtoie jusqu’à l’aube, danse, se drogue, se perd dans les excès. L’atmosphère est cependant joyeuse, car les fêtards sont à la fois libérés des carcans de la société bourgeoise et encore épargnés par le sida. On y croise les stars de l’époque : Andy Warhol, Mick Jagger, Yves Saint Laurent. Les lendemains sont tristes, parfois sordides, et laissent désemparés ces trop jeunes adolescents qui courent vite le soir à une autre fête pour chasser leur mélancolie. La tristesse d’Éva m’a bien sûr serré le cœur. Petite jeune fille de onze ans érotisée par une mère monstrueuse qui vend ses clichés pédopornographiques et son corps à cette faune d’hommes attirés par les enfants qui hantent cette époque en particulier un metteur en scène d’origine polonaise bien connu. Éva tente de survivre en séchant le collège où elle n’a plus sa place, en se soulant de bruit et de sensations. Son amitié avec Christian (le futur Louboutin) constitue les seuls moments de tendresse et d’authentique joie à cette époque de sa vie.

Je remercie Netgalley et les éditions Grasset

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